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Alexandre Dubois, co-fondateur La Taloche | Interview

  • 6 min read

Comment est né le projet La Taloche ?

L’idée La Taloche est née d’une frustration personnelle partagée avec mon associé, Christophe Bouchard.
Voulant nous former aux métiers du second œuvre, nous avons été confrontés à l’absence sur le marché d’une offre de formation courte, efficace et accessible financièrement. 

Les formations existantes durent entre 6 et 12 mois, une durée trop importante pour des personnes qui souhaitent se former en parallèle de leur activité. 

Nous sommes partis alors du pari fou de compresser la formation sur un mois, une durée qui reste raisonnable pour des particuliers ou des professionnels souhaitant se former sans nécessairement prendre un semestre ou une année sabbatique.

Nous nous sommes alors demandé comment maximiser la pratique sur un secteur aussi demandé. Dans un premier temps, nous avons identifié nos cibles : d’une part des particuliers qui souhaitent apprendre pour leurs projets de rénovation personnels, et d’autre par les artisans et professionnels du secteur qui sont en manque de main d’œuvre, et ont besoin soit de recruter, soit de se former à d’autres corps de métier pour élargir leur offre, sans pour autant arrêter de travailler sur une trop longue période.

Notre formation répond aujourd’hui aux problématiques de nos clients : 

Les élèves peuvent passer le Titre Professionnel d’Agent de Maintenance des Bâtiments en un mois. Cet équivalent à un niveau CAP couvre trois corps de métier, en trois blocs de compétences :

  • La plomberie sanitaire – Durée : 1 semaine – Coût : 1990 euros
  • L’électricité (habitations & bureaux) – Durée : 1 semaine – Coût : 1990 euros
  • Les aménagements intérieurs (cloisons, peintures, revêtements de sols, etc.) – Durée : 2 semaines – Coût : 3780 euros

Notre modèle repose sur une maximisation de la pratique en atelier, dans des boxes individuels (6h par jour) au travers d’exercices thématisés et d’une déportation de la théorie sur une application mobile, en e-learning.
Enfin, l’examen a lieu en fin de session de chaque formation, permettant aux élèves de repartir (sous réserve de leur réussite) avec les certifications ou le diplôme.

Combien d’élèves formez-vous ?

Nous avons ouvert les portes de notre premier établissement en janvier 2023, près de Disneyland Paris. En octobre, un second centre a vu le jour, à Lyon. En 2023, nous avons formé près de 150 élèves. Une quinzaine ont déjà obtenu le diplôme complet, le reste le passera courant 2024. La plupart ont créé leur structure soit en auto-entreprise soit en micro-entreprise, en SASU, ou en SARL.

Quels sont les moyens de financement ?

Les formations sont éligibles au financement CPF et par les opérateurs de compétences. Le financement par Pôle Emploi aussi possible au travers de dispositifs comme l’Aide Individualisée à la Formation. Des financements régionaux et d’autres partenaires financiers (ex : FAF CEA) existent mais ont leurs propres spécificités.

La formation peut être également finançables bloc par bloc. Par exemple, un élève qui finance personnellement le bloc Plomberie pourra compléter le bloc Électricité avec son CPF.

Combien de personnes travaillent chez La Taloche ?

A La Taloche, nous sommes aujourd’hui une équipe de 10 personnes, en comptant mon associé et moi-même.

Quelle est la typologie des élèves ? 

Nous avons de nombreux particuliers qui souhaitent se former sur une des trois disciplines. Ces particuliers ont bien souvent un besoin de rénovation immédiat ou un nouveau projet immobilier.
 
Nous accueillons également des professionnels qui travaillent déjà dans un corps de métier, mais qui souhaitent apporter d’autres cordes à leur arc. Par exemple, nous avons reçu un plaquiste qui a réalisé la formation Plomberie chez nous, car sur ses chantiers de rénovation, des travaux sont parfois nécessaires sur les canalisations existantes. En passant le bloc de compétence de plomberie chez nous, il va pouvoir obtenir son certificat de compétence professionnelle et attester auprès de son assureur l’acquisition de ses connaissances sur la partie sanitaires. 

Comment trouvez-vous des élèves ? 

Aujourd’hui, le référencement SEO et SEA, couvre 90 % de notre acquisition. Cela témoigne d’une demande extrêmement présente. Sinon, ce sont les employeurs qui nous contactent, généralement des sociétés d’artisans, qui ont recruté un jeune et qui veulent rapidement le rendre opérationnel le font passer par chez nous.

Comment voyez-vous l’évolution des métiers dans le BTP dans les années à venir ? 

Aujourd’hui, nous faisons face à un constat assez alarmant : le BTP est un secteur qui est en tension et qui continue de l’être du fait de plusieurs facteurs. Parmi eux, la complexité technique, pour une personne qui veut travailler dans l’artisanat et devenir artisan, d’obtenir les différents agréments, les différentes assurances, etc. Cela contribue fortement au ralentissement de l’essor de cette activité. Elle est pourtant essentielle, car nous aurons toujours besoin d’un toit sur la tête.

La vision de La Taloche, c’est de démocratiser l’accès à ces métiers pour le plus grand nombre, à tous les publics, en leur apportant des bases théoriques et pratiques solides : aussi bien à des personnes qui souhaitent en faire une activité professionnelle, qu’à des particuliers qui souhaitent monter en compétences pour faciliter l’échange et la transmission de connaissance avec les artisans avec lesquels ils travaillent.

En bref, nous voulons démocratiser l’accès à ces compétences à tout le monde.

D’où est venu le nom de la Taloche ? 

Le nom La Taloche vient du double sens, d’une part du mot taloche qui est un outil que l’on retrouve dans plusieurs corps de métiers, et de l’expression « se prendre une taloche », se prendre une baffe.
 
Cela allait bien avec l’idée qu’une personne qui vient en formation chez nous apprend énormément de choses et « se prend une claque » d’informations, pour ressortir les idées plus claires.

En termes d’inclusion et de handicap, est-ce qu’il y a des choses qui sont mises en place ?  

Notre plus grande déception, est peut-être la difficulté à féminiser le secteur du BTP, qui est encore très masculin. Toutefois, nous recevons de plus en plus de candidatures féminines. Aujourd’hui les femmes représentent 10 à 15 % de nos formés.
 
Au niveau du handicap, nos formations sont tout à fait aménageables. Nous avons reçu notamment des élèves accompagnés par l’Agefiph, l’association de gestion de fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.
 
Pour ces élèves, on diagnostique ensemble les possibilités d’aménagement de formations et examens qui peuvent être proposés au regard des handicaps de chacun.  

Voulez-vous donner d’autres précisions sur vos formations ? 

Notre titre professionnel est une équivalence à un niveau CAP, de niveau 3. 
 
Enfin, nous appliquons les prérequis du Ministère du Travail et de l’Emploi pour ce titre, à savoir : maitrise du français écrit et parlé, maîtrise des opérations de calcul de base et bonne condition physique.

Voir le site internet LaTaloche.com

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